Activité et vie de la Commune de Levet
A-t-on le droit de débattre de la base d’Intermarché en Conseil municipal ? Visiblement, la question posée lors du dernier Conseil municipal n’a pas été du goût de tous les élus et les rédacteurs du compte rendu officiel de ce Conseil ont préféré éluder les réponses et discussions apportées en se limitant à dire que les informations de la presse ne sont pas sérieuses et qu’un débat qualifié de « stériles » se serait engagé par la suite.
Or, comment qualifier de non sérieuses les informations de la presse locale quand celle-ci indique que le projet de départ de la base a été présenté par la direction en Comité Central d’Entreprises début juin pour être effectif en 2015 ou début 2016 ? Même le très sérieux groupe de presse nationale « Le Moniteur » confirme l’information en affirmant que « La base logistique Intermarché actuellement installée à Levet dans le sud du Cher a acheté près de 30 hectares sur le site de la ZAC Beaulieu à Bourges afin d'y déménager fin 2015 ou début 2016. Un bâtiment de plusieurs dizaines de milliers de m2 serait construit notamment pour les produits congelés et secs. »
Pourtant, lors de ce Conseil municipal, le Maire et certains élus semblaient être les seuls à ne pas croire à l’information. Le Maire estimait que l’on ne faisait « qu’alimenter la rumeur » et créait « de la psychose autour d’un problème dont on ne sait rien ». Il renchérissait en affirmant que la base de Levet n’était pas en danger. Dans le dernier bulletin municipal, le clou est enfoncé en affirmant : « nul doute que ITM (la société gérant la base Intermarché) ne sait pas non plus à ce jour ce que deviendra la base de Levet. »
Si le débat en Conseil municipal n’a rien eu de stérile et a plutôt mis l’accent sur les conséquences du refus des gestionnaires de la Commune d’intégrer l’Agglomération de Bourges (voir l’article du 19 juin), il a également mis en évidence une sous-estimation par certains élus de la situation future de la Commune tant sur le plan économique que financier.
Dans le dernier bulletin municipal, on ne va pas jusqu’à se féliciter de ce départ, mais on affirme que financièrement ce ne serait pas si grave car, dit-on, « les finances de la Commune sont excellentes » (point d’exclamation à l’appui). Et pour preuve avancée : « les banques se déclarent prêtes à nous prêter des fonds ». Effectivement, cela est déjà fait avec un endettement qui a doublé par rapport à 2007 pour atteindre cette année 1,2 millions d’euros. Pourtant, la Direction Départementale des Finances Publiques du Cher a alerté la Commune sur cet endettement qui « ne permet pas de grandes marges de manœuvre ».
On se félicite également d’un pseudo redressement des finances communales en affichant un excédent qui serait passé de 88 000 € en 2007 (alors que l’on trouve le chiffre de 187 000 € sur le site du ministère des finances pour la Commune de Levet) à 388 000 € en 2012. Toutefois, cet excédent doit être relativisé car il n’est pas dû à une diminution des charges de la Commune (qui passent de 988 000 € en 2007 à 1 056 000 € en 2012), mais à une augmentation des recettes dues notamment aux différentes hausses appliquées depuis 2008 (tarifs du cimetière, de l’accueil périscolaire, du centre de loisirs, de la restauration scolaire, de la salle municipale, impôts, taxes, redevances, taxe de raccordement, abonnement de l’eau, …).
Autre argument martelé : la perte des 130 000 € de fiscalité, du fait du départ de la base, serait largement absorbée par l’excédent annuel dégagé. Sous-entendez que les impôts ne devraient pas augmenter. Mais on ne vit pas au pays des Bisounours. Qui oserait croire que nos gestionnaires actuels de la Commune n’augmenteraient pas les impôts quand 130 000 € (soit plus de 12 % du budget de Levet) manqueront dans les caisses de la Commune ? Il suffit, pour s’en convaincre, de se rappeler qu’en mars dernier la majorité des élus du Conseil municipal, Maire et Adjoints en tête, a voté une augmentation des impôts locaux, refusant que le budget supporte 56 000 € de charges ponctuelles liées au départ vers la Communauté de Communes ABC, alors que Levet dégageait un excédent de près d’un million d’euros.